De 2 160 à 1 785 av. J.-C. : Moyen Empire
XIème ET XIIe DYNASTIES :
Le Moyen Empire marque une nouvelle période brillante de l’histoire de l’Égypte antique.
VERS 2 060 AV. J.-C.
Triomphe de Mentouhotep Ier :
Mentouhotep Ier étend son pouvoir sur la Basse-Égypte et unifie à nouveau le pays. Il guerroie dans les pays voisins, au nord-est contre le peuple venu d’Asie, au nord-ouest contre les Libyens, au sud contre les Nubiens. Il remporte victoire sur victoire et rétablie la prospérité et la stabilité du pays. Il règne sur Thèbes qui devient la capitale du royaume et élève le dieu Amon au rang des grands dieux égyptiens. Amon sera associé à rê (dieu solaire de la ville d’Héliopolis), et deviendra Amon-rê pendant le Nouvel Empire. Mentouhotep Ier fait construire de nouveaux temples, sanctuaires, etc, et restaure la monarchie. Il s’entoure d’une administration efficace de scribes et de fonctionnaires tandis que le peuple reprend le travail.
VERS 1 991 AV. J.-C.
Règne de Amenemhat Ier :
A la mort de Mentouhotep III, son vizir Amenemhat (nom qui signifie “Amon est en tête”) s’empare du pouvoir et, soutenu par les puissants nomarques, se fait couronner pharaon. Il transfère la capitale à Licht (nommée aussi oasis de Fayoum).
L’exploitation agricole et minière est abondante et le pouvoir militaire est stabilisé :
Les pharaons de la XIIème dynastie étendent leur domination sur la Nubie, région riche en carrières et en mines d’or. Ils exploitent également les mines du Sinaï et du désert oriental, et renforcent leur influence en Syrie-Palestine. Ils font construire une puissante fortification dans l’est du delta, appelée les « Murs du Prince », afin de protéger le pays des envahisseurs étrangers. Grâce à ces énormes châteaux forts de brique, hauts de 5 à 6 mètres, les soldats surveillent les frontières déjà bien protégées par l’aridité du désert.
La satire des métiers :
Pour instruire Sésostris Ier, Amenemhat Ier fait rédiger par le scribe Khéty, un manuel nommé “Enseignement d’Amenmhat“. Inspiré par la rédaction de cet ouvrage, Khéty décide d’écrire un autre manuel décrivant la dureté de la vie des artisans égyptiens. Il souhaite, par le biais de ces écrits, inciter son fils à choisir la profession de scribe. L’ouvrage décrit les autres métiers d’une manière apocalyptique et témoigne du mépris qu’ont les lettrés sur les paysans illettrés. Il traduit également l’importance du scribe dans la vie sociale égyptienne.
Extrait : “J’ai vu un forgeron au travail à la gueule de son four ; ses doigts sont comme de la peau de crocodile et il sent plus mauvais que les œufs de poissons. Le barbier rase jusqu’aux limites du soir, il se place dans son secteur et va de rue en rue, cherchant qui raser. Le potier, ses vêtements sont raides de terre, sa ceinture en lambeaux, l’air qui entre dans ses narines est brûlant, car il sort du feu. Le cordonnier, cela va très mal pour lui aussi, il doit éternellement mendier, il se sent bien comme se sentirait bien celui qui vivrait au milieu des cadavres, ce qu’il peut se mettre sous la dent, c’est le cuir. Le blanchisseur lave sur la rive et il est proche des crocodiles.”
Sésostis III stabilise le pouvoir royal et politique :
Il réorganise totalement l’administration de son royaume pour limiter le pouvoir du vizir unique. Il partage les responsabilité et crée 3 ministères : Un pour le nord, un pour le sud et un pour la “tête du sud” (c’est à dire la Nubie). Chaque ministère a un rapporteur, un rapporteur en second et un conseil qui décide et transmet les ordres à des officiers qui, à leur tour, ordonnent aux scribes. Ce mode de fonctionnement est une nouveauté qui fait perdre son influence à la noblesse et favorise les classes moyennes. Celles-ci deviennent plus nombreuses et moins dangereuses pour le pouvoir royal.
Renaissance artistique :
L’accroissement de la population engendre une période de renaissance économique et culturelle nommée “âge classique”. Une vie intellectuelle et brillante reparaît à la cour et dans l’aristocratie. L’art devient très raffiné en architecture, dans la statuaire ou en orfèvrerie et les artistes atteignent un rare degré de perfection avec des instruments d’une grande simplicité. La littérature produit des chefs-d’œuvre, les contes et les romans fleurissent. La langue de cette époque est un modèle de pureté, admiré jusqu’à l’époque romaine. Des projets de construction monumentaux sont mis en œuvre et les pharaons sont toujours enterrés sous des pyramides. Les rituels funéraires et magiques sont popularisées et tout homme peut désormais être accueillie auprès des dieux après sa mort.
La pesée du cœur :
Les Égyptiens croient en un jugement après la mort. Après une longue évolution, les livres des morts mentionnent à partir du Moyen Empire, un tribunal durant lequel le cœur du défunt est jaugé. Le défunt est accompagné dans cette épreuve par le dieu-chacal Anubis. Osiris, le souverain du royaume des morts, préside la séance, entouré de 42 autres divinités. Devant lui, se trouve une balance surveillée par le dieu Thot, patron des scribes. Le cœur du défunt est posé sur l’un des plateaux de la balance et ne doit pas peser plus lourd que la plume de Maât, déesse de la vérité et de la justice, posée sur l’autre. Le mort tremble car son cœur est le témoin de sa conduite sur terre, aussi prononce-t-il des confessions “Je n’ai pas commis d’injustice contre les hommes, je n’ai pas blasphémé, etc.” Puis il s’adresse aux divinités “Ô juges, je n’ai pas commis d’injustices, ô juges, je n’ai tué personne, etc.” Au pied de la balance, la déesse Ammout “dévoreuse des morts”, avec son corps d’hippopotame, sa tête de crocodile et ses pattes avant de lion, attend le verdict. Si le cœur est plus lourd que la plume de Maât, elle dévore l’âme du défunt indigne de continuer à vivre dans l’au-delà.
VERS 1 785 AV. J.-C.
Fin du Moyen Empire :
Amenemhat III permet à des population nomades venant du continent asiatique de s’installer dans la région du delta du Nil pour fournir la main d’œuvre nécessaire à ses campagnes particulièrement ambitieuses. Son système économique est rudement mis à l’épreuve à cause des énormes campagnes d’extraction minière, des grands projets de construction, des crues du Nil particulièrement difficiles et des mouvements de population très nombreux. L’Égypte est alors précipité dans une nouvelle période de désordre et de trouble qui marquera la deuxième période intermédiaire. Le Moyen Empire s’achève avec le règne d’une femme vers 1 785 av. J.-C.
Dynasties et liste des pharaons pendant le Moyen Empire
XIème dynastie (thébaine) (2160 à v.2000 av. J.-C.)
Antef Ier, Antef II, Antef III, Mentouhotep Ier ou Montouhotep Ier, Mentouhotep II ou Montouhotep II, Mentouhotep III ou Montouhotep III.
XIIème dynastie (2000 à 1785 av. J.-C.)
Amenemhat Ier, Sésostris Ier, Amenemhat II, Sésostris II, Sésostris III, Amenemhat III, Amenemhat IV, Sebeknefrourê (reine).
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