De 800 av. J.-C. à 43 ap. J.-C. : Les Celtes et les Gaulois
VERS 800 AV. J.-C.
Apparition de la culture celtique :
Le peuple celtique se développe dans la région d’Hallstatt (Autriche actuelle) et regroupe de nombreuses tribus différentes qui partagent une langue et un mode de vie similaire. Progressivement, les celtes se répandent à travers une grande partie de l’Europe (y compris la Gaule en France actuelle) et s’installent sur les terres conquises.
Vie quotidienne des Celtes :
Là où les Celtes s’installent, ils construisent des fermes et des villages. Leurs maisons sont construites en bois et en pierre avec un toit de chaume et elles n’ont qu’une seule pièce dans laquelle la famille cuisine, mange et dort. Les tribus sont essentiellement composées de farouches guerriers et elles se battent souvent entre elles. À l’entrée des maisons, les villageois accrochent le crâne de leurs ennemis tués. Ils érigent des forteresses sur les hauteurs pour protéger femmes, enfants et animaux des attaques ennemies. Pour célébrer leurs victoires, les guerriers organisent de grandes fêtes. Des musiciens-poètes, les bardes, les distraient en contant les glorieuses actions des héros celtiques. Les druides sont les gardiens des croyances celtiques, mais ils sont aussi des juges et surtout des savants. Ils transmettent oralement leurs connaissances, en compagnie des bardes. Grâce à la musique et aux chants, ils sont les gardiens de la mémoire celtique.
Artisanat :
Les Celtes sont d’habiles ferronniers. Ils fabriquent des solides armes, de solides outils en fer et créent de magnifiques objets en bronze, argent et or.
ENTRE 750 et 450 AV. J.-C.
Premier âge du fer appelé civilisation de Hallstatt :
La métallurgie du fer se diffuse en Gaule. Le fer est réservé aux armes et le bronze est toujours utilisé pour la vaisselle, les parures et les statuettes. Les objets en or se trouvent également toujours en grande quantité.
Le tombe de Vix :
L’un des caractère les plus étonnants et les plus spectaculaire de la civilisation celte de Hallstatt réside dans le creusement des tombes princières réservées aux hauts personnages. Il s’agit parfois de sépultures destinées à des femmes, ce qui laisse sous-entendre que certaines jouaient un rôle important dans la communauté celtique. La tombe de Vix (Près de Châtillon-sur-Seine, Côte d’Or, en France actuelle) compte parmi les plus grandes découvertes archéologique française. Elle recelait le corps d’une femme d’une trentaine d’années, accompagnée de son char de cérémonie funéraire et surtout du plus grand vase de bronze connu de l’antiquité : Il mesure 1,64 mètres de haut et pèse 208 kg.
VERS 600 AV. J.-C.
Fondation de Marseille :
Des Phocéens (Grecs originaires de Phocée) fondent un comptoir dans un port naturel, Massalia (Marseille), qui leur sert de base pour leurs échanges commerciaux en Méditerranée occidentale. Les phocéens ne cherchaient pas à coloniser un peuplement, mais uniquement à améliorer leurs échanges avec les pays voisins. Après sa fondation, la cité de Marssalia se développe rapidement et diffuse ses produits dans l’arrière pays. Elle garde son caractère profondément héllénique : Remparts de pierre, monnaie, langue écrite et parlée, institutions, cultes, etc.
Légende : Simos et Protis, deux commandants d’une flotte grecque, partirent trouver Nanus, le roi des Ségobriges se trouvant sur le territoire au sein duquel ils projetaient de fonder une ville. Le jour ou ils arrivèrent, le roi était occupé aux préparatifs des noces de sa fille Gyptis. Selon la coutume nationale, il se préparait à la donner en mariage à un gendre choisi par elle-même pendant un grand banquet spécialement organisé en cet honneur. Tandis que des prétendants furent invités aux festin, Simos et Protis y furent conviés également. La jeune fille, à son arrivée, fut priée par son père d’offrir de l’eau à celui qu’elle choisissait pour époux. Elle se tourna vers les deux grecs sans tenir compte des autres prétendants et offrit de l’eau à Protis. Il devint ainsi le gendre du roi Nanus et reçut de celui-ci un emplacement pour fonder une ville. Massalia fut ainsi fondée près de l’embouchure du Rhône, dans un golfe isolé. Ce “coup de foudre légendaire” entre Gyptis et Protis serait à l’origine de la fondation de la ville de Marseille. (Extrait de l'”Abrégé des Histoires Philippiques” écrit par l’historien romain Justin).
VERS 600-500 AV. J.-C.
Fondation d’Aléria, Agde, Antibes, Nice :
Les côtes du sud de la France sont fréquentées par les Étrusques, les carthaginois et les phocéens. Des phocéens fondent Alalia (Aléria en Corse) tandis que des Massaliotes (habitants de Massalia) qui ont quitté leur cité fondent Agathé Tyché (Agde), Antipolis (Antibes) ou bien encore Nikaia (Nice).
ENTRE 450 et 50 AV. J.-C.
Second âge du fer dit civilisation de la Tène :
Il est communément admis que la civilisation celtique s’épanouit en Gaule pendant cette période. Ce sont les Romains qui ont ensuite donné le nom de “Gaulois” aux habitants de ce territoire. Nous les appellerons également Gaulois dès à présent pour les différencier des autres civilisations.
Vie quotidienne des Gaulois :
Les Gaulois se divisent en un certain nombre de peuples qui possèdent chacun un territoire défini. Chaque peuple porte un nom différent dont la liste nous a été transmise par Jules César. Les 2 plus puissants peuples gaulois sont les arvernes (Auvergne) et les éduens (Bourgogne). Chaque territoire gaulois est régi par un roi, mais vers 100 avant notre ère, ce sont majoritairement des grandes familles qui se réunissent en sortes d’assemblées aristocratiques. Ainsi chaque territoire est devenu un état indépendant possédant ses propres alliances, relations commerciales, etc. La société gauloise s’affirme comme riche et complexe, ouverte aux autres et aux innovations. Contrairement à la période hallstattienne, la richesse des Gaulois de la Tène repose essentiellement sur le travail agricole. Les Gaulois sont également de formidables artisans qui excellent dans l’art de la métallurgie, de l’orfèvrerie et de l’émaillage, alors inconnu des Grecs et des Romains. Ils excellent aussi dans l’art de la guerre et louent parfois leur savoir-faire aux royaumes hellénistiques. Les Gaulois pratiquent la culture orale et leurs épopées, poèmes, chants et croyances se transmettent de génération en génération sans l’aide de l’écriture. Ce sont les bardes, les poètes et les druides qui détiennent la mémoire collective gauloise.
Anecdote 1 : En latin, gallus signifie aussi bien “coq” que “Gaulois” et c’est ainsi que le coq est progressivement devenu un signe de reconnaissance nationale.
Anecdote 2 : Bien que réputés pour être une civilisation “sâle”, ce sont les Gaulois qui ont inventé le savon (en latin Sapo) : Il s’agissait à l’époque d’une sorte de pâte à base de graisse de chèvre, d’herbe et de cendre. Les Gaulois s’en servaient uniquement comme lotion capillaire pour décaper et décolorer leurs cheveux. (Le pain de savon tel que nous le connaissons aujourd’hui a été rapporté de Syrie lors des croisades.). Pour tout savoir sur la saponification qui permet actuellement de fabriquer le savon, cliquez ici…
L’écriture gauloise :
Les Gaulois savent écrire et ont emprunté l’alphabet aux Grecs. Mais ils n’écrivent que pour retranscrire des contrats commerciaux, des comptes, des listes de noms, des marques de propriété et quelques épitaphes.
La monnaie gauloise :
Le monnayage en Gaule apparaît vers 300 – 200 avant notre ère. Les Gaulois reproduisent d’abord le modèle des monnaies d’or macédoniennes, puis, vers 200 avant JC, chaque peuple adopte son propre style.
L’apparence des Gaulois :
Les descriptions données par les auteurs antiques ou les représentations iconographiques des Gaulois sont quelque peu caricaturales. Il semble que les Gaulois prennent grand soin de leur chevelure qu’ils lustrent avec du savon. Ils arborent également de longues moustaches et portent des pantalon de couleur vive ou à carreaux. Ils portent des bijoux extrêmement variés qui sont de véritables chef-d’oeuvre. Cependant, il semble que les longueurs, les coupes et les couleurs de cheveux varient selon les peuples et la chronologie. Il en est de même pour la moustache et la barbe, qui perdent progressivement de leur importance.
Le panthéon gaulois :
Les divinités initialement celtes et vénérées par les Gaulois sont mal connues et semblent varier d’une région à l’autre. Outre le dieu de la Guerre Teutatès, que les lecteurs d’Astérix connaissent sous le nom de Toutatis, les Gaulois vénèrent aussi le dieu du Tonnerre Taranis. Ils croient aussi que certains de leurs dieux habitent les cours d’eau, les roches et les arbres. Ainsi, les prêtres ou druides jettent des objets précieux dans les rivières et les lacs en offrande aux dieux. Parfois, ils sacrifient des animaux ou des hommes.
VERS 390 AV. J.-C.
Les Gaulois mettent Rome à sac :
À cette époque les Romains n’étaient pas encore les maîtres incontestés de toute la Méditerranée et Rome était encore une cité modeste régulièrement attaquée par ses voisins. Avec à leur tête Brennnos (ou Brennus en latin), le chef des sénons (peuple qui a laissé son nom à la ville de Sens en Bourgogne), les Gaulois décident d’attaquer et de piller Rome.
Légende : La légende veut que les Romains, qui résistaient aux Gaulois sur la colline du Capitole, furent prévenus d’une attaque surprise par le vacarme des oies qui n’auraient pas supporté d’être réveillées en pleine nuit. Ce premier assaut repoussé, les Gaulois auraient continué leur siège. Après quelques mois, comme les Romains commençaient à manquer de vivres, ils acceptèrent de négocier. Les Gaulois acceptèrent de se retirer en échange de 1000 livres d’or (soit plus de 300 kg), mais afin d’alourdir la rançon, ils placèrent de faux poids sur la balance destinée à peser les livres d’or. Devant la protestation des Romains, Brennos ajouta encore à leur déshonneur en jetant avec panache son épée sur la balance, et en prononçant ces mots qui ont traversé les siècles “vae victis” (malheur aux vaincus).
VERS 279 AV. J.-C.
Les Celtes attaquent et pillent le temple grec de Delphes.
VERS 278 AV. J.-C.
Une tribu celte atteint l’Asie mineure (Turquie Actuelle) :
Ils s’y installent et se sédentarisent.
VERS 118 AV. J.-C.
La Gaule “libre” ou “chevelue” :
On dit Gaule “chevelue” à cause des épaisses forêts qui recouvraient son territoire à cette époque. Ce territoire est divisée en une soixantaine de cités, c’est à dire de peuples, et recouvre la Gaule Belgique au nord, la Gaule Celtique au centre et l’Aquitaine au sud-ouest.
ENTRE 58 et 51 AV. J.-C.
La guerre des Gaules :
Chassés par les Germains, les Helvètes immigrent en masse en Gaule pour s’installer près de l’océan. Les Éduens (Bourgogne), qui sont directement menacés par cette invasion, et qui sont des alliés de Rome, font appel au général romain Jules César. Celui-ci dissipe facilement les Helvètes et chasse les Germains, mais il ne compte pas se limiter à une simple mission d’assistance, et il signifie clairement ses ambitions : La Gaule sera pour lui ce que l’Orient fut à Pompée. Ainsi, rapidement, pratiquement tout l’ensemble du territoire gaulois se retrouva sous la domination des Romains. Seul un petit village d’irréductibles Gaulois, résiste encore et toujours à l’envahisseur… c’est le village d’Astérix bien sûre ! En réalité, c’est le Massif central qui échappa encore et toujours à la domination étrangère.
EN 52 AV. J.-C.
La Gaule est vaincue par Jules César :
Tandis que Jules César poursuit encore et toujours sa conquête d’expansion, les Gaulois continuent de se rebeller. Mais en l’absence de regroupement des “cités”, ils ne parviennent pas à se défendre contre les troupes romaines. C’est alors que la résistance se fédère autour d’un jeune homme de 30 ans : Vercingétorix. Issu d’une des plus nobles familles Arvernes (Auvergne), il connait les techniques militaires romaines pour avoir participé jeune homme aux campagnes de Jules César. Il parvient à influencer le cours de la guerre en employant la tactique de la terre brulée : Pour priver les occupants romains de fourrage et de vivres et les contraindre à évacuer le territoire, il fait incendier les villes et fermes alentour. Jules César, alors en Italie, regagne la Gaule à marches forcée. Réfugié à Gergovie (près de Clermont-Ferrand), Vercingétorix met en échec les Romains qui tentent de l’assiéger. Grâce à cette victoire, le jeune Averne Vercingétorix est nommé commandant en chef des armées. Les Gaulois sont enfin rassemblés devant le danger, mais il est déjà trop tard… Jules César a enrôlé des renforts de cavaliers germains afin de s’opposer à la puissante cavalerie de Vercingétorix. Celle-ci est mise en difficulté près de Dijon et les Gaulois doivent se réfugier dans l’oppidum d’Alésia. Malgré leur résistance héroïque, ils ne parviennent pas à briser l’encerclement des Romains : Les légionnaires romains ont construit en 5 semaines un système de fortification inédit jusque-là : Ils ont érigé une ligne de défense de 15 km de circonférence pour se protéger contre les sorties de l’assiégé. Cette ligne comprend 2 fossés profonds, dont le premier est rempli d’eau. Les 2 fossés sont surmontés d’un rempart de 4 mètres, ponctué de tours en bois de 24 mètres. Un réseau de pieux acérés a été disposé de manière à gêner l’avancée éventuelle des ennemis. Contre les agresseurs extérieurs, une autre ligne de défense de 21 km de long a été érigée et orientée en sens inverse. Réduits à la famine, Vercingétorix et ses troupes se livrent à une dernière et terrible bataille avant de déposer les armes. Vercingétorix se rend à Jules César qui n’a plus aucun mal à détruire les derniers foyers de la rébellion gauloise. La victoire de Jules César est complète : Il apporte un nouveau territoire à Rome ainsi qu’un million d’esclaves gaulois. Vercingétorix est ramené en Italie et fini par mourir dans une prison romaine, après avoir été présenté comme trophée lors du défilé de victoire de Jules César dans Rome. Le bilan est lourd pour les Gaulois qui sont désormais des sujets de Rome.
Culture celte :
Le mode de vie des Celtes ne survivra qu’en Irlande et dans les régions reculées d’Écosse, du pays de Galles et de la Bretagne.
En savoir plus sur les Romains et Jules César pendant l’antiquité.
En savoir plus sur les Grecs pendant l’antiquité.
Lien utile :
Vidéo Youtube, émission “C’est pas sorcier” : Les Gaulois
Tous les articles sur l’Europe pendant l’antiquité
De 10 000 à 2 500 av. J.-C. : Les premiers européens
De 10 000 à 2 500 av. J.-C. : Les premiers européens VERS 10 000 AV J.-C. Début
De 700 à 100 av. J.-C. : Les Scythes
De 700 à 100 av. J.-C. : Les Scythes Une vie de nomade : Les Scythes sont des
De 800 av. J.-C. à 43 ap. J.-C. : Les Celtes et les Gaulois
De 800 av. J.-C. à 43 ap. J.-C. : Les Celtes et les Gaulois VERS 800 AV. J.-C.
De 406 à 476 ap. J.-C. : Les royaumes Barbares
De 406 à 476 ap. J.-C. : Les royaumes Barbares Les Romains ont nommés "barbares" les tribus belliqueuses